Le rocher de l'amour

[Ce rocher est assez gros et en forme de coeur. Il est entouré de fleurs et également d'un petit ruisseau. Cet endroit romantique a été créé dans le but d'unir deux personnes en quête d'amour. Une légende dit qu'un soir de pleine lune, si on lance une pièce d'or dans le ruisseau en fixant le rocher, on trouverais peut-être l'âme soeur... ici. Mais bien sur, ce n'est qu'une légende. Peut-être verriez-vous Kanbonverka ici en quête d'amour?]

Après un certain temps de marche, Ceganion arriva à l'endroit où il avait senti la présence de la déesse. C'était un rocher en forme de coeur. Il était étonné qu'un rocher puisse avoir une forme comme celle-ci mais il accepta que ce soit pourtant vrai. Il vit une personne sur le rocher. Il se dirigea vers la personne qu'il voyait d'où il était. Après un instant de marche, il arriva à côté de la personne. En la regardant, il vit que c'était une femme et qu'elle était très belle.

-Bonjour, vous venez souvent ici?

Kanbonverka fut surprise de voir que Ceganion l'avait trouvée... car elle était bien cachée entre les feuilles. Elle ordonna à ses ailes de se refermer et elle marcha, comme un être humain, en se dirigeant vers Ceganion. Elle répondit de sa voix pure et cristalline:

- '' Non... Au contraire, Je ne viens que très rarement. J'adore venir ici pour regarder le soleil se coucher, ou bien regarder ce rocher.''

Elle regarda l'homme dans les yeux.

- '' Je ne vous ai jamais vu ... Qui êtes-vous? ''

Kanbonverka le savait bien, car elle était déesse, mais elle aimait bien tester la vérité sur les gens.

Kenor fut étonné de voir des ailes se plier. Il regarda la personne se diriger vers lui. Il était émerveillé par sa grande beauté. Il la regarda dans les yeux. Il en était sur, elle était très spéciale.

-Je me nomme Ceganion et vous, vous êtes?

Il salua de la tête la regardant de face. Il était hypnotisé par la personne qui était devant lui. Il voulait absolument savoir qui elle était.

En entendant ce nom, elle s'inclina tout de suite devant le roi le Wilwarin.

- '' Ceganion... Mais bien sûr, vous êtes sa majesté de Wilwarin. ''

Elle se releva, le regarda pendant quelques secondes, et fuit son regard subitement.

- '' Vous ne me reconnaissez donc pas? ''

Kanbonverka ne voulait pas qu'il sache qui elle était vraiment. Elle préférait qu'il ne sache pas qu'elle était la déesse de la terre. Elle répondit donc:

- '' ... Je me nomme ... ''

Elle hésita un instant.

Il se dit qu'elle ne voulait peut-être pas révéler son identité. Il ressentait tout de même une puissance énorme en cette femme. Il décida qu'il voulait savoir qui elle était.

-Vous êtes Kanbonverka, la déesse de la terre. Je voulais seulement être sûr que c'était bien vous.

Il s'agenouilla à son tour un instant devant la déesse. Il se releva ensuite et la regarda dans les yeux.

-Que faisiez-vous ici?

Il eut un petit sourire en coin. Il regarda le soleil à l'horizon un instant et se dit que la déesse avait peut-être dans un sens répondu à son appel.

Elle fixa le rocher de l'amour un instant.

- '' Ce que je fais ici? Euhm... je... ''

Ses ailes commencèrent à battre nerveusement. Elle finit tout de même par dire:

- '' J'attends quelqu'un. ''

Kanbonverka commença à rougir. Elle essayait de se contrôler, mais c'était plus fort qu'elle. La déesse avait toujours bien aimé la présence des humains et ça, elle savait qu'elle ne le regretterait jamais.

Il fit un sourire à la déesse. Il continuait à admirer sa beauté. Ceganion se demandait qui la déesse pouvait bien attendre alors il décida de lui poser la question.

-Sans vouloir être indiscret, pourrais-je savoir qui vous attendez?

Sa beauté le rendait nerveux. Son coeur battait à une très grande vitesse. Ceganion était content en plus d'avoir rencontré la déesse. En attendant la réponse, il réfléchissait à certaines choses. À cause de sa nervosité, celui-ci regardait un peu partout autour de lui sans aucune raison concrète.

En plus d'être nerveuse, elle sentit également qu'il s'énervait aussi.

- '' Un homme. ''

Kanbonverka savait que sa réponse était un peu idiote. Elle s'empressa donc d'ajouter:

- '' En fait, je n'ai sais rien. ''

Voyant qu'elle était habillée sauvagement, et léger pour le combat, elle se demanda: * Pourquoi ne pas changer cet accoutrement? * Elle ferma les yeux et une magnifique robe couleur automne se matérialisa sur elle.

Il écouta attentivement la réponse. Lorsqu'elle fit un tour pour changer ses vêtements, il fut d'abord étonné et quand il la vit ensuite en magnifique robe rouge, celà le rendit encore plus nerveux qu'il ne l'était déjà. Sa beauté était encore plus éblouissante que tantôt. Son regard finit par rencontrer de nouveau celui de Kanbonverka. Il eut au même moment un sourire en coin.

-D'accord, puis-je vous tenir compagnie alors?

On pouvait remarquer assez de nervosité dans sa voix.

Elle vit que peut-être son idée de changer de robe n'était peut-être pas une bonne idée, après tout. Car cela l'avait rendu encore plus nerveux. Elle s'approcha doucement de lui, et elle lui chuchota à l'oreille:

- '' Mais calmez-vous, bon sang... ''

Elle fit glisser sa main dans la sienne, et Kanbonverka l'entraîna sur le petite banc de pierre, juste en face du rocher de l'amour.

- '' Mais bien sûr! ... J'ai tout mon temps. ''

Elle lui sourit. Ce qui était très rare pour une déesse.

Ceganion s'assit à côté de Kanbonverka sur le banc en pierre. Il ferma les yeux un moment et prit une respiration. Après, il réouvrit les yeux et il était rendu plus calme. Il regarda Kanbonverka dans les yeux et sourit. Il jeta un autre regard au soleil un instant.

-Moi j'ai tout mon temps, aimez-vous beaucoup cet endroit?

Une légère brise vint souffler dans son visage et fit bouger un peu ses cheveux. Il vit un oiseau passer un peu plus loin devant eux.

Kanbonverka sursauta quand elle vit l'oiseau passer justement en face d'elle.

- '' Je suis désolée... C'est que je suis extrèmement sensible aux bruits. C'est une autre raison aussi pour laquelle j'aime bien être ici. C'est si calme, d'habitude...''

Elle remarqua une fleur fannée au pied du rocher. Kanbonverka se baissa, et la guérit. Elle risqua ensuite un regard vers Ceganion.

Ceganion la regarda soigner la fleur. Il se tourna vers Kanbonverka et sourit. Il mit sa main sur celle de la déesse en la regardant profondément dans les yeux. Il ne savait pas s'il allait regretter le geste qu'il venait de commettre.

-Votre compagnie m'est extrement agréable. Il y a quand même longtemps que je n'en avais pas eu.

Il eut un petit sourire en coin et regarda la fleur au pied du rocher un instant. Son regard revint peu après sur Kanbonverka.

Kanbonverka entendit qu'on l'appelait ailleurs... Elle aurait bien aimé encore sa compagnie, mais c'était impossible.

- '' Je... je dois partir, on m'appelle. ''

Elle trouvait que c'était brusque de partir de la sorte, mais elle n'avait pas le choix.

- '' Je reviendrai vous rejoindre. Je vous le promet .''

Elle matérialisa une petite cloche.

- '' Si vous avez besoin de me parler ou simplement si vous avez besoin d'aide, appelez-moi, je serai là. ''

Elle fit un clin d'oeil à Ceganion et lui souffla un baiser. Elle disparut par la suite.

Ceganion apprécia sur le moment. Il salua Kanbonverka de la tête et se leva du banc ensuite. Il se leva d'un air un peu triste. Il jeta un dernier coup d'oeil au rocher en forme de coeur. Ceganion sentit alors qu'il y avait la guerre sur les plaines. Il vérifia que son armure était correcte. Ensuite, il dégaina son épée et fit quelques mouvements avec celle-ci. Ensuite, il rangea son épée.

-Transporte moi à la plaine.

L'anneau se mit à briller et il disparut.

(suite à la plaine)

(=> la Plaine)

Quelques heures plus tard...

Zofia revenait de la plaine, la tête encore remplie de combats, de blessures, de sang. Elle pensait avoir quelque chose à faire dans cette guerre, mais finalement, s'était rendu compte que toutes ces batailles demeuraient vaines... Le bien et le mal... quels principes idiots. L'un comme l'autre apportaient la mort et la souffrance, l'un comme l'autre poussaient des gens à perdre leur vie et à détruire celle des autres dans une guerre à l'issue plus qu'improbable.

Désabusée, la jeune guerrière était remontée de la plaine sur l'ordre de Daiephir, sans connaître l'issue du combat. En parvenant enfin en surface, elle respira un grand bol d'air pur, inspirant avec délice autre chose qu'une athmosphère viciée . La légère brise qui lui rafraîchissait le visage lui semblait une bénédiction.

La jeune fille, cependant, ne pouvait s'empêcher d'être troublée. S'était-elle trompée de tunnel en remontant? En tout cas, elle ne connaissait pas cet endroit. Observant, la petite réalisa avec surprise qu'elle se trouvait au bord d'un ruisseau. Un sourire fatigué éclaira un bref instant son visage balafré, avant de disparaître, car ses muscles souffraient tellement lorsqu'elle faisait un mouvement qu'elle ne parvenait même plus à contrôler sa physionomie.

Le premier soin de l'adolescente, dégoùtée par le sang dont elle était couverte, fut de marcher vers une petite plage qui courait le long de la mince rivière. Luttant contre le désir de s'y étendre et de prendre un peu de repos sur le sable fin, la ménestrelle s'approcha de l'eau. Elle y lava avec soin son épée et les pointes des quelques flèches qu'elle avait récupérées. Puis, elle se dévêtit, et laissa tremper ses vêtements dans l'eau, songeant qu'il faudrait un moment pour qu'ils sèchent. Enfin, nue, elle entra dans l'eau. Son corps gracile tremblait dans l'eau glacée. Chaque parcelle de sa peau hurlait sa douleur lorsque le froid attaquait les multiples petites blessures qui la couturaient. Une fois habituée à la température, la gamine des rues nagea un moment pour se réchauffer et tenter de dénouer ses muscles. Mais l'épuisement la gagna bientôt, et elle dû sortir de peur de s'endormir sur l'eau et de ne pas se réveiller, car elle se serait sûrement noyée.

Cherchant un endroit propice au sommeil, Zofia allait s'allonger sur le sable, lorsqu'elle repéra, tout près, un étrange rocher, à la forme significative: de loin, on aurait juré apercevoir un coeur. Enmenant ses vêtements pas encore secs (beaucoup s'en fallait), elle utilisa ses maigres forces pour accéder au roc. La jeune fille prit quelques secondes afin d'admirer la magnifique vue qu'elle avait de là-haut, observant le soleil couchant, puis sombra dans un sommeil profond et réparateur, déserté par les rêves tant la petite était vidée de son énergie, si bien qu'elle n'avait plus la force d'appeler le moindre songe... Son petit corps gracile, durci par les efforts faits au cours des années était recroquevillé en position foetale. Avec son visage émacié, sa cicatrice sur la jour et sa moue en peu boudeuse, on aurait dit une petite fille endormie.

(si quelqu'un voulait venir la réveiller...)

Ceganion arriva lentement au loin. Sa démarche était cinique. Il continuait à prier pour que la déesse de la terre redonne la vie à Covost. Il s'arrêta un moment pour regarder l'horizon avant de se rendre à la roche. Finalement, il se remit à marcher vers le rocher. Rendu à celui-ci, Ceganion vit qu'une jeune fille dormait juste à côté. Il essaya d'être discret pour ne pas la réveiller mais son armure faisait un certain bruit. Il s'accota sur le rocher en se demandant s'il l'avait réveillée.

Dévelopée par des années de voyages et de nuits passées dans la rue, sans autre protection que sa propre vigilance, l'ouïe de Zofia était très fine, même lorsqu'elle s'accordait un temps de sommeil profond. Réveillée en sursaut avec l'impression de n'avoir dormi que quelques secondes, la ménestrelle eut une réaction peu surprenante pour ceux qui savaient par quoi elle était déja passée.

D'un geste souple et rapide, la jeune fille attrapa le stilet qu'elle portait fixé à sa cheville par une fine courroie de cuir et qu'elle n'avait pas retiré pour sa baignade. Réalisant soudain qu'elle était nue, elle attrapa ses vêtements, à présent secs, et d'une main, se couvrit le plus possible, sans pour autant les enfiler, car elle ne voulait pas perdre de vue son visiteur nocturne, dont elle ignorait les intentions.

Sa lame toujours pointée vers Ceganion, essayant d'oublier sa propre tenue et chassant encore les quelques restes de sommeil qui embrumaient son esprit en alerte, la petite fille demanda, d'une voix qui se voulait ferme mais qu'elle ne pouvait empêcher de trahir un mélange de fatigue, de surprise et de légère angoisse:

"Qui êtes vous?"

Elle avait faillit poser une autre question, "que venez vous faire ici?", mais se rappela à temps qu'elle se trouvait dans un endroit désert, n'appartenant apparemment à personne, et que par conséquent, tous pouvaient y venir sans avoir de compte à rendre.

Tremblant un peu à cause du froid qui commençait à l'envahir, Zofia hésita, puis, jugeant à la lueur crépusculaire et rougeoyante du soleil couchant que Ceganion, bien qu'en armure, paraissait plutôt pacifique, enfila ses vêtements le plus vite possible, gênée d'offrir ainsi à la vue d'un étranger son corps qui n'était déja plus tout à fait enfantin. Cependant, elle ne lâchait pas son arme, et jeta un regard vers son épée, évaluant la distance qu'il lui fallait parcourir pour l'obtenir si elle se trouvait contrainte de s'en servir.

Attendant la réponse de Ceganion, toujours silencieux, la petite recula de quelques pas, prête à prendre la fuite si besoin était. Mais pour l'instant, elle souhaitait plutôt trouver quelqu'un de bien disposé envers elle, car l'adolescente devait bien s'avouer qu'elle était perdue. Ce n'était pas effrayant en soi, pour la jeune rodeuse, mais elle aurait préféré savoir où elle se trouvait, et peut-être avoir des vivres, afin de regagner sans encombre Mynorie.

*J'aurais dû venir avec Aewos... mais il se serait fait trucider dans la plaine... non Zofia, oublie ça, tu as bien fait*

La nuit avait à présent complètement tapissé le ciel d'un fond sombre constellé de petits points lumineux. Le visage de la jeune fille se détachait à la lueur de la lune. Sa blessure à la joue, à présent parfaitement cicatrisé, luisait doucement. A ce moment, dans son regard clair et déterminé, on ne lisait plus de la peur, mais une certaine curiosité.

Ceganion la regarda d'un air peu préoccupé. L'arme qu'elle tenait était inutile contre lui de toute façon. Il songea à certaines choses en regardant à l'horizon. Après toutes ses années, il savait bien quand quelqu'un se méfiait. Il voyait que celle-ci regardait son arme comme si elle s'attendait à ce qu'il l'utilise, il n'aurait aucun mal même si son épée était dans son dos à la désarçonner. Finalement, il refléchit un moment à ce qu'il pourrait lui dire.

-Je suis Ceganion, le seigneur de ce royaume. Pourrais-je savoir qui vous êtes?

Comme d'habitude, il n'était jamais arrogant et calme. Il ne réfléchissait même pas à ce que celle-ci allait répondre. Il se dit que c'était peut-être une guerrière mais lorsqu'il vit qu'elle avait un violon, il changea d'avis.

(Zofia n'a peut-être pas emporté son violon pour aller à la guerre... mais ce n'est pas grave ;-) )

Glissant à nouveau sa lame dans la courroie accrochée à sa cheville, la jeune fille se détendit en remarquant que l'homme qui se tenait devant elle ne manifestait aucune intention de l'attaquer. Rassurée, elle le détailla à nouveau, aidée en celà par le croissant de lune. Plutôt bien bâti, il ne paraissait pas vraiment jeune, ni vieux, d'ailleurs. On lui aurait peut-être donné 40 ans.

Lentement, Zofia attrapa son épée et son arc, les rajustant à sa ceinture. A l'annonce du titre de Ceganion, sa tête se mit à bourdonner. Décidément, elle rencontrait beaucoup de seigneurs, ces temps-ci... Elle ignorait si cette habitude était à perdre... Hésitant quand à la conduite à tenir, elle esquissa simplement un salut de la tête, n'allant pas jusqu'à faire la révérence, puisque le monarque ne semblait pas véritablement lui prêter attention. Adoptant une attitude plus naturelle, la jeune fille, encore fatiguée par les péripéties de sa journée, s'assit par terre, balançant les jambes au bord du rocher.

"Je m'appelle Zofia. Ménestrelle... et escrimeuse... si je puis m'accorder ce titre"

Modeste, elle avait baissé la tête et prit un ton humble pour annoncer ses qualités.

Observant son compagnon par en-dessous, toujours la tête basse, elle s'aperçut qu'il semblait préoccupé, ou mélancolique.

"Pardonnez ma question, qui va peut-être vous sembler étrange mais... je reviens de la plaine et je crois bien m'être perdue... Vous dites être le seigneur de ce royaume, ce dont je ne doute pas, mais...dans quel région sommes nous, s'il vous plaît?"

Rougissante à cause de sa timidité, qui avait tendance à lui revenir dès qu'elle parlait à un inconnu, surtout à une personne aussi importante qu'un roi, la petite se mordit les lèvres. Observant le paysage, elle se dit que quel que soit le pays dans lequel elle était "tombée", il paraissait très beau...

*Le printemps... C'est Wilwarin, si je me souviens bien...*

Se rappelant des cours de géographie que lui donnait son grand frère, Zofia ne put retenir un pincement de coeur. Toujours les mêmes images. Espérant les oublier, elle prit sa gourde, avala une gorgée d'eau.

*Si je pars d'ici, il faudra que je pense à la remplir au ruisseau*

Puis, sans mot dire, elle attendit une réponse de Ceganion confirmant ou non son hypothèse quand au lieu où elle se trouvait, et peut-être une proposition d'aide... Elle ne demanderait rien, mais serait évidemment reconnaissante s'il pouvait la remettre sur le bon chemin pour rentrer à Mynorie. Pas qu'elle considère le royaume de l'automne comme son "chez elle", mais elle y avait laissé Aewos, son cheval, et la seule "personne" ou du moins le seul être vivant à qui elle tenait réellement.

Ceganion regarda la jeune fille un instant. Il se demandait comment on pouvait se perdre jusqu'à arriver ici. Par la suite, il regarda une de ses épaulettes sans aucune raison. Il réfléchit un instant en regardant une dernière fois à l'horizon avant de finalement dire une réponse à la jeune fille.

-Ici, vous êtes dans le royaume de Wilwarin. Le royaume du printemps d'ailleurs. Ici, il fait la majorité du temps beau. Si vous avez besoin d'aide faites moi le savoir?

Wilwarin...oui, c'était bien ce qu'elle pensait... "Ici, il fait beau la plupart du temps". A peine Ceganion avait-il prononcé cette phrase, que, comme pour le contredire, la pluie se mit à tomber, doucement d'abord, puis en une averse si serrée que les deux inconnus se retrouvèrent vite trempés.

*giboulée de printemps... tu arrive au bon moment, ma pauvre Zofia*

La petite allait se résigner à reprendre sa route sous l'eau bruissante et clapotante tombant du ciel en cordes, lorsque Ceganion proposa de l'aider. Par fierté (il fallait l'avouer, bien mal placée), le premier geste de la jeune fille fut de refuser:

"C'est très gentil de votre part, mais merci, je pense que je vais continuer ma route, maintenant que je sais où je suis"

L'adolescente, pensant qu'il ne s'agissait que d'une averse printanière, se préparait déja à se remettre en route, quand la pluie, après une courte accalmie, redoubla d'intensité. Ses cheveux trempés dégoulinaient sur son visage, se collant à sa peau mate et lui jetant de l'eau dans les yeux.

*Il faudra penser à les couper...Les laisser pousser ne serait pas pratique du tout... mais là n'est pas le problème, dans l'immédiat*

Un frisson la parcouru... L'eau glacée lui donnait froid, évidemment, et la fatigue qui la tourmentait depuis de longues heures n'arrangeait rien. Hésitant un moment à changer d'avis, elle se souvint, sur le continent du feu, des longues nuits passées dans un fossé, grelottant sous la pluie battante qui s'immissait cruellement sous ses vêtements, lui rongeant les os.

*non pitié, pas ça de nouveau... Oublie ton amour propre de temps en temps, Fy... sinon tu vas te retrouver malade...*

Se râclant la gorge, car gênée de paraître aussi indécise, elle murmura d'une voix respectueuse:

"A vrai dire, peut-être qu'un abri et un peu de repos ne serait pas de trop... Pourriez vous m'indiquer une auberge? Ou bien, si la ville est trop loin, un arbre au feuillage épais ferait aussi parfaitement l'affaire..."

(dsl, message médiocre)

Il leva la tête et sentit la pluie tomber sur son visage. Ensuite, il regarda la jeune fille se faire tremper. Il se dit qu'il pourrait l'inviter chez lui. Si elle refuse, elle pourra toujours aller au village à une centaine de mètres de là ou encore au temple de la déesse.

-Vous pouvez venir chez moi si vous voulez. Ce n'est pas très loin d'ici.

Il se demandait si comme beaucoup de monde elle ferait la modeste qui refuse l'aide des gens. Cette question se promenait dans sa tête ainsi que d'autres. Ensuite, il regarda la pluie tomber dans le visage de Zofia. Il vérifia quelque chose sur son armure en attendant la réponse de Zofia.

(C'est pas médiocre comparé au mien)